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Profil acheteur immobilier

Quand papa et maman achètent pour contrer les galères des logements étudiants

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Charlotte
Mis à jour le 19 juillet 2024
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Entrer dans la vie étudiante, c'est jongler entre les paperasses administratives, la chasse aux petits jobs et surtout, trouver un toit avant la rentrée... Sauf que ces dernières années, la quête du logement idéal s’est transformée en véritable parcours du combattant, la faute à une pénurie de logement et des loyers qui flambent. Face à cet enjeu pressant, certains parents ne reculent devant rien pour venir en aide à leurs enfants, allant jusqu'à acheter un logement pour eux.

Logement en crise

Une situation qui nous impacte tous

La crise du logement n’est pas un phénomène nouveau. On en parlait déjà dans les années 70. Cinquante ans plus tard, le secteur reste sous tension. Entre la flambée des loyers (l'INSEE indique que l'indice des loyers a augmenté de 11,32 % en France métropolitaine entre le premier trimestre 2019 et le premier trimestre 2024), la raréfaction des terrains constructibles, la hausse des taux d'intérêt et du coût des travaux, l'augmentation des factures d'énergie et l'effondrement de la production de logements, les Français peinent toujours à se loger.

Mais à qui la faute ? Certains acteurs ont ignoré cette crise jusqu'à ce que les taux d'intérêt augmentent. Jean-Claude Driant, professeur à l'École d'urbanisme de Paris, partageait en janvier 2024 lors de son audition à l’Assemblée nationale que la situation actuelle résulte de plusieurs phénomènes. “D’abord d’un problème structurel qui s’est développé au cours des vingt-cinq dernières années, dès lors que les prix du logement ont commencé à augmenter plus vite que les revenus et l’indice des prix à la consommation.”

Mais ce n’est pas tout. Selon lui, l'accès au logement n'a pas été équitable depuis longtemps : "Les biens immobiliers se sont progressivement limités aux revenus les plus élevés et aux classes d’âge supérieures. Ainsi, l’âge moyen du primo-accédant à la propriété a augmenté de près d’une dizaine d’années en vingt ans. Les ménages déjà propriétaires ont contribué à alimenter le marché en vendant des biens, en rachetant, en investissant – c’est à ce moment-là que des patrimoines locatifs avec plusieurs propriétés se sont constitués. Le marché fonctionnait donc très bien, mais en évinçant une partie des ménages.”

Et parmi ces ménages, les étudiants se trouvent en première ligne.

… qui asphyxie les jeunes étudiants

Si une catégorie est particulièrement touchée par le manque de logements, ce sont bien les étudiants. Et pour cause, la demande dépasse largement l’offre. Un rapport du Sénat de 2021 soulignait qu'il manque 250 000 logements étudiants pour répondre aux besoins. Face à cette pénurie, 12 % des jeunes ont dû renoncer à leurs études, selon une étude OpinionWay pour Wellow, spécialiste de la colocation. Pire encore, 88 % des moins de 35 ans estiment que "se loger relève aujourd'hui du parcours du combattant."

Mais que propose le gouvernement ? En 2019, il annonçait un plan pour construire 60 000 logements. Pourtant, seule la moitié de ces logements ont été réellement construits.

Sarah Biche, vice-présidente chargée de l'Innovation sociale à la FAGE, une association étudiante, expliquait à Radio France en septembre 2023 que l'augmentation de la population étudiante au cours des dix dernières années n'a pas été accompagnée de politiques de construction de logements : "Dans les collectivités, il n'y a pas assez de concertation pour créer des logements adaptés aux besoins des étudiants, proches des établissements d'enseignement supérieur."

Et ce n’est pas le seul problème. Pour Sarah Biche, le secteur des transports n’est pas non plus à la hauteur : "On dit souvent aux étudiants de s'éloigner du centre-ville et de se rendre en périphérie. Mais encore faut-il pouvoir se rendre sur son campus, surtout avec le coût des transports."

La précarité étudiante ajoute une couche supplémentaire à cette crise. En France, en 2023, 26 % des étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 20 % en 2022, selon une enquête Linkee. Cette situation les pousse même à sauter des repas pour des raisons financières : 54 % des étudiants sautent des repas, tandis que le coût des repas universitaires a augmenté de 7 % entre 2022 et 2023.

Quand le mal logement s’ajoute au cocktail

Même lorsqu'ils trouvent un logement, les étudiants ne sont pas à l'abri du mal-logement. Selon la Fondation Abbé Pierre, en 2023, un étudiant sur dix vit dans un logement insalubre.

Sam, 24 ans, est étudiant en finance à Paris. Il a réussi à avoir un studio dans le 19ème arrondissement dans une résidence étudiante. 19 m², face aux rails du RER E. Le logement est censé être meublé, mais Sam constate des lacunes : "Il manque des fournitures qui devraient être incluses. Je l’ai signalé mais sans réponse… J’ai pensé à acheter certaines fournitures moi-même mais je compte déjà chaque euro. Du coup je suis allé chez Emmaüs." Les problèmes de sécurité ne sont pas en reste : "Il ne se passe pas une semaine sans que des gens s'introduisent dans l'immeuble. Vols de vélos, dégradations, gens qui urinent dans l'ascenseur, colis volés... la liste est longue."

Et puis, il y a la propreté. "Il y a des étudiants qui ont vu des rats dans l'immeuble… moi, c’est les cafards. Sans parler des punaises de lit." Sam a cependant eu la chance de voir des professionnels intervenir pour améliorer la situation. Chance que tous les étudiants n'ont pas car la réalité est que dans certaines résidences étudiantes, certains doivent se plaindre pendant des mois avant que quelque chose ne soit fait.

Les JO, clou du spectacle

À l’approche des Jeux Olympiques de Paris, 3 000 étudiant(e)s des résidences CROUS en Île-de-France ont eu la mauvaise surprise de recevoir un email leur demandant de libérer leur logement pour l'été 2024 afin de les rendre disponibles pour accueillir les Jeux Olympiques. Pour la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, cette situation est une "difficulté temporaire", demandant aux étudiant.e.s de "faire un effort". Ajoutant même que : "Les étudiants seront fiers de prêter leur logement pendant deux petits mois d’été." Ambiance…

Papa et maman à la rescousse

Alors, face à ces situations compliquées, certains parents décident de prendre le taureau par les cornes. Une enquête de l’Observatoire du Logement Social de 2023 révèle que 6 % des locataires en logement social ont des parents propriétaires du logement qu'ils occupent, soit 1 % de plus qu’en 2021. En plus d’être un avantage pour leurs enfants, c'est une manière pour les parents de leur assurer un logement stable et abordable.

Christina, pharmacienne au Puy-en-Velay, a vécu cette situation l'année dernière. Sa fille Sandra, acceptée en licence à Lyon, n'arrivait pas à trouver un logement. “Studio, coloc, résidence étudiante, rien n'était disponible.” Pendant des semaines, avec son mari, ils explorent toutes les options possibles, envisageant même de déménager. “On était désemparés alors on a pensé acheter un logement pour elle. Les taux commençaient à monter, mais c’était la seule option viable.” Ils ont finalement trouvé un studio de 18 m² dans le quartier Baraban-Ferrandière, à la limite de Villeurbanne. “C’est un peu éloigné et petit, mais 40 minutes de trajet, c’est mieux que pas de logement du tout.”

Bien que cette tendance demeure marginale, limitée à une fraction de la population disposant des moyens financiers nécessaires, elle est en croissance (crise oblige). Une étude de Notarius indique que 9 % des transactions immobilières en 2022 concernaient un achat par un parent pour son enfant étudiant, contre 7 % en 2021. Bien que cela nécessite des moyens financiers, certains parents voient aussi cela comme un investissement locatif.

C'est exactement ce que George et Christine ont vécu il y a 25 ans. Leur fils voulait s'installer à Paris pour ses études, mais le marché saturé les a poussés à acheter un appartement dans le 10e, près de la porte Saint-Martin. À l'époque, les prix étaient bien plus abordables, mais les défis pour les étudiants étaient tout aussi particuliers. Une fois les études de leur fils terminées, ils ont transformé l'appartement en location meublée de longue durée pour d'autres étudiants. Une solution ingénieuse qui a permis de rentabiliser leur investissement.

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Je veux acheter pour loger mon enfant, comment faire ?

Comme pour l'achat d'une résidence principale, commencez par définir vos critères. L'emplacement est crucial : selon la ville universitaire, vous pourriez être amené à vous éloigner un peu pour trouver un bien.

Ensuite, pensez à la taille du logement : un petit studio facile à louer ou une plus grande surface pour la colocation peuvent être des choix stratégiques. Une colocation vous aiderait à rentabiliser les dépenses initiales.

Après ses études, que faire du bien immobilier ?

Les options sont variées :

  • Revendez pour faire une plus-value. Pour maximiser vos chances, réalisez des aménagements pour augmenter la valeur du studio ou appartement par rapport à son état initial.
  • Louez à d'autres étudiants. C'est une opportunité idéale pour valoriser votre investissement immobilier. Profitez de dispositifs comme la location meublée non professionnelle (LMNP) pour bénéficier de défiscalisation. Une bonne manière de faire fructifier votre patrimoine !

Certes, ces familles apportent des avantages concrets pour leurs enfants mais cela soulève aussi des questions importantes sur les inégalités d'accès au logement et le rôle des pouvoirs publics. Sommes-nous utopiques d'espérer un revirement de situation ? En attendant la construction de nouveaux logements étudiants, cette solution, bien que coûteuse, répond à un besoin crucial.

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