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Surtourisme : Paris prend une décision radicale contre Airbnb

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Charlotte
Mis à jour le 5 décembre 2024
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Après Barcelone et Marseille, c’est autour de Paris de dire stop au surtourisme et de passer à l’action avec des mesures musclées contre Airbnb. Dans un contexte de crise immobilière, la capitale de l’amour décide de réagir pour redonner aux Parisiens l’accès à un logement digne de ce nom.

Une réponse à la crise du logement alimentée par le meublé touristique

Depuis plusieurs mois, les meublés touristiques font grincer des dents et Paris n’échappe pas à la règle. Pas seulement à cause des nuisances qu’ils engendrent dans certains immeubles, mais surtout parce qu’ils aggravent la crise du logement. Leur succès fulgurant a un coût : « près d’un million de meublés de tourisme ont remplacé des logements classiques destinés à l’habitat permanent », selon vie-publique.fr. À Paris, ils représentent jusqu’à 20 % de l’offre locative dans certains arrondissements, un chiffre qui donne le vertige.
Conséquences ? Les locations longue durée s’évaporent et trouver un logement à Paris est toujours plus un véritable parcours du combattant pour les parisiens.

Face à cette dérive, la mairie de Paris ne reste pas les bras croisés. Elle s’appuie sur la nouvelle loi anti-Airbnb, adoptée en novembre 2024, pour attaquer de front ce phénomène. L’objectif est clair : ramener des logements sur le marché traditionnel et rétablir un équilibre entre le tourisme et la vie locale.

Des règles plus strictes dès 2025

À partir de 2025, les propriétaires parisiens devront composer avec un nouveau plafond annuel de location : il passe de 120 à 90 jours pour une résidence principale. En clair, il sera impossible de louer son logement via Airbnb au-delà de cette limite. Et gare aux contrevenants : l’amende prévue atteint désormais 15 000 euros.

Mais ce n’est pas tout. La transformation illégale d’un logement en meublé touristique devient une infraction encore plus lourdement sanctionnée, avec une amende qui double, passant de 50 000 à 100 000 euros. Autre nouveauté : les propriétaires seront tenus de s’enregistrer sur un téléservice national et de prouver que leur logement constitue bien leur résidence principale. Toute tentative de fraude pourra coûter jusqu’à 20 000 euros.

Les plateformes comme Airbnb et les conciergeries ne sont pas épargnées par ce durcissement. Elles s’exposent désormais à des sanctions financières si elles maintiennent en ligne des annonces dépassant le seuil autorisé ou si elles facilitent des locations illégales. Airbnb, pour sa part, rejette ces mesures, les qualifiant de « diversion », tout en minimisant leur potentiel impact sur ses activités.

Vers une nouvelle ère pour Paris ?

Jacques Baudrier, adjoint en charge du logement, a salué ces mesures comme une « victoire historique », marquant une étape majeure dans la lutte contre le surtourisme à Paris. Pour lui, ces nouvelles règles offrent enfin des outils solides pour freiner l’impact des meublés touristiques sur la crise du logement. Cependant, avec 25 000 logements touristiques illégaux générant près d’un milliard d’euros de revenus chaque année, le combat est loin d’être terminé.

Certains sceptiques, dont Airbnb, doutent de l’efficacité de ces mesures pour résoudre la crise du logement. Ils citent des exemples comme New York, où des régulations similaires n’auraient pas eu l’effet escompté sur le marché locatif longue durée.

Cependant, la mairie espère que ces sanctions renforcées et une surveillance accrue permettront d’amorcer un tourisme plus responsable, tout en préservant Paris comme une ville où l’on vit, et pas seulement une ville que l’on visite.

Avancée décisive ou simple bataille dans une guerre de longue haleine ? Une chose est certaine : Paris ne compte pas laisser le surtourisme dicter son avenir.

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